La mode vit une transformation silencieuse mais décisive : l’essor des fibres de protéines issues de la biotechnologie. À la croisée de la science et de la création, ces nouvelles matières ouvrent la voie à une industrie plus responsable, sans renoncer à l’innovation ni à l’esthétique.
Qu’est-ce qu’une fibre de protéine ?
Développées par la bio-entreprise japonaise Spiber, les fibres de protéines – appelées Brewed Protein – sont obtenues par un procédé de fermentation de précision. À partir de matières premières végétales comme la canne à sucre, des micro-organismes produisent une protéine spécifique qui peut ensuite être filée en textile. Résultat : une fibre biosourcée, biodégradable et recyclable.
Entre performance et créativité
Douces, résistantes et modulables, ces fibres peuvent imiter la soie, le cuir ou même la fourrure. Leur polyvalence inspire déjà de grandes maisons et créateurs visionnaires :
- Goldwin et The North Face ont développé la première parka outdoor à base de Brewed Protein.
- Yuima Nakazato a inauguré la technique du biosmocking, donnant au textile des formes 3D inédites.
- Plus récemment, Iris van Herpen a présenté une robe de mariée spectaculaire en fibres de protéines lors de la Fashion Week de Paris.
Une réponse aux défis de demain
Au-delà du luxe et de la haute couture, ces innovations répondent à une urgence : réduire l’empreinte environnementale du textile. En fin de vie, les fibres de protéines peuvent être décomposées et réutilisées, soutenant ainsi une économie circulaire.
Une vision partagée
Spiber poursuit sa mission avec plus de 45 marques et 190 produits déjà lancés. L’entreprise illustre une conviction forte : la biotechnologie peut être une force au service du bien, en réinventant nos matières premières et en ouvrant la voie à une mode à la fois durable, innovante et poétique.