Le 14 mai 2025, la Commission européenne a validé la méthodologie de l’Éco-score textile, également appelée Product Environmental Footprint (PEF), pour les secteurs de l’habillement et de la chaussure. Cette décision marque une étape importante vers une harmonisation de l’affichage environnemental des produits à l’échelle européenne. Elle s’inscrit dans la dynamique du Pacte vert pour l’Europe, qui vise à rendre l’économie européenne plus durable et résiliente.
Un affichage environnemental fondé sur une analyse du cycle de vie
L’Éco-score textile repose sur une méthode rigoureuse d’analyse du cycle de vie des produits. Il prend en compte plusieurs critères environnementaux tels que les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’eau, l’utilisation des ressources naturelles ou encore les pollutions générées à chaque étape, de la production à la fin de vie du produit.
À ce stade, l’affichage de cet Éco-score est réservé à un usage professionnel, afin d’éviter tout risque de mauvaise interprétation. Cependant, l’objectif est d’aboutir, à terme, à un affichage compréhensible et harmonisé pour le grand public au sein de l’Union européenne.
La France en avance avec la méthodologie Écobalyse
En parallèle, la France a mis au point sa propre méthodologie d’évaluation environnementale : l’Écobalyse. Validée par la Commission européenne le 16 mai 2025, elle pourrait être déployée dès l’été sur le territoire national.
L’Écobalyse attribue une note chiffrée à chaque produit, traduisant son impact environnemental global. À titre d’exemple, un jean produit par une marque de fast-fashion peut atteindre un score de 4 435, contre 1 125 pour un modèle équivalent fabriqué localement. Ce système permet ainsi de valoriser les démarches plus vertueuses en matière de production textile.
Des obligations croissantes pour les entreprises
L’Éco-score et l’Écobalyse s’inscrivent dans un ensemble plus large de mesures envisagées dans le cadre de la future loi anti fast-fashion, dont l’examen est prévu en juin 2025. Cette loi introduirait un système de bonus-malus fiscal basé sur l’impact environnemental des produits.
Deux mesures incitatives entrent en application dès maintenant :
– Les entreprises qui communiquent sur l’empreinte carbone de leurs produits devront intégrer l’affichage environnemental textile.
– Si une marque ne publie pas d’Éco-score sous un an, des ONG ou des acteurs de la société civile pourront produire un score par défaut.
Un outil stratégique face à la fast-fashion
La mise en œuvre de l’Éco-score répond à des enjeux environnementaux, mais aussi économiques et sociaux. Il constitue un levier pour limiter les effets de la fast-fashion, souvent caractérisée par une production à bas coût et à fort impact. Il permet de protéger les savoir-faire locaux, les emplois, et de guider les consommateurs vers des choix plus responsables.
Les structures qui anticipent ces changements auront un avantage concurrentiel important, en particulier face à une clientèle de plus en plus sensible aux enjeux de durabilité.